Le reconnaître comme celui qui nous donne accès au Père, c’est comme lui offrir l’encens des mages pour honorer sa divinité ! De l’Enfant-Dieu dans une humble crèche à l’homme, encore jeune, mis en croix, il nous est donné de voir Dieu à l’œuvre, dans notre humanité humble et vraie, un Dieu étonnant, déconcertant qui suscite en nous l’émerveillement, si notre cœur et notre intelligence sont ouverts…
Voir et adorer Dieu, cela suppose donc de venir, de consentir à prendre la route de la foi, à prendre conscience et à accepter qu’une relation vraie avec ce Dieu nous oblige à nous déplacer, nous déranger, à prendre un autre chemin, à s’engager dans une transformation, une conversion au Dieu Vivant, le Vivant qui est passé par la mort et en a triomphé par la Résurrection. La myrrhe offerte par les mages, était destinée aux soins mortuaires, et cela nous renvoie à un autre temps liturgique, au mystère pascal, à la mort du Christ en croix !
Adorer Dieu, c’est entrer dans un chemin de vie, d’écoute de la Parole de Dieu, c’est dire non à l’esprit jaloux, menteur et assassin d’un Hérode, tentation qui peut tous nous traverser, plus ou moins, à un moment ou l’autre.
« Tombant à genoux, ils se prosternèrent devant lui… » L’adoration se manifeste par ce geste humble de prosternation à l’Enfant-Dieu. Finalement, nous pouvons nous offrir nous-mêmes, lui donner notre confiance, notre foi, notre vie, ce sera comme l’or des mages destiné à reconnaître la royauté de l’Enfant !
Alors, nous aussi, par ce don total, nous éprouverons « une très grande joie ».
Père Roger Khalil