Au cœur d’une pandémie, nous essayons de faire le plein de vitamines pour rester en pleine forme et se garder d’être touché par le coronavirus. Nous pensons à notre bien-être physique et à celui de nos proches, et nous avons raison. Mais pensons-nous aussi à nous armer spirituellement ?
Nous surveillons la progression de la propagation du Covid-19 sur notre territoire et faisons attention à appliquer scrupuleusement les règles d’hygiène de base, comme le lavage des mains. Mais sommes-nous également attentifs à la progression de notre vie spirituelle ? Tandis que nous pressons des oranges pour le petit déjeuner, pensons-nous aux « vitamines spirituelles » dont notre cœur a besoin pour grandir dans l’amour de Dieu ?
Conseils pour trouver ces « vitamines ».
1 -Dans la prière, Dieu « recharge nos batteries »
Un appareil électrique ne peut fonctionner que s’il est branché ou si ses batteries sont chargées. Il en est de même pour nous. Nous ne pouvons «fonctionner» que si nous sommes branchés sur Dieu, si nous n’oublions pas de recharger nos batteries. Plus nous sommes surmenés, pressés, fatigués, débordés, plus il est urgent de s’arrêter pour prier. Pas une fois de temps en temps : tous les jours. Pas en coup de vent, entre deux portes : en prenant vraiment la peine de se poser, de décharger notre fardeau entre les mains de Dieu. La fatigue, nous en avons tous fait l’expérience, nous enferme dans un cercle vicieux : parce que nous sommes fatigués, nous avons tendance à nous dépenser à tort et à travers, dans l’énervement et en gaspillant notre énergie, ce qui nous épuise. Le seul moyen d’en sortir, c’est de tout remettre entre les mains de Dieu :
Seigneur, ce qui compte, ce ne sont pas mes projets, mais ce que Toi, Tu veux faire à travers moi. J’attends tout de Toi.
Sans Toi, je ne peux rien faire.
2- La Parole de Dieu, une nourriture indispensable
Lire, méditer la Parole de Dieu n’est pas un luxe mais une nécessité. L’Écriture sainte est comme un pain dont l’Église, telle une mère, nous donne un morceau chaque jour : cette portion de pain quotidien, ce sont les lectures de la liturgie, notamment celles de la messe. Chacun de nous peut les lire dans son missel. Bien sûr, nous ne comprenons pas tout, bien sûr nous sommes parfois tellement fatigués ou distraits que nous avons l’impression que nous perdons notre temps en lisant ces textes qui nous dépassent : mais c’est oublier que l’Esprit saint, Lui, n’est jamais fatigué ni distrait. Et c’est Lui qui fait germer en nous la Parole, c’est Lui qui nous permet de l’assimiler afin qu’elle soit vraiment pour nous une nourriture.
Des « virus » plus redoutables que le Covid-19
Dieu nous donne ce dont nous avons besoin pour grandir dans son amour. Il nous le donne inlassablement, à profusion. Encore faut-il que nous soyons prêts à le recevoir. Dieu se tient toujours devant nous comme un mendiant : Il ne force jamais l’entrée. C’est à nous d’ouvrir la porte. Comment ? Par l’attention aux autres, le partage, le pardon qui ouvrent nos cœurs, les disposant ainsi à recevoir le don de Dieu. La fatigue a souvent tendance à nous replier sur nous-mêmes : crispés sur nos obligations ou nos difficultés, nous risquons de n’être pas assez disponibles aux autres. Quand nos oreilles, nos yeux, notre cœur sont fermés à nos frères, Dieu ne peut pas entrer chez nous.
Alors que le Covid-19 se propage dans le monde, nous devons ne pas oublier que nous avons tous besoin de faire « le plein de vitamines » afin de résister aux autres méchants « virus » qui se nomment découragement, repli sur soi ou désespoir. Pensons à nous armer contre ces virus spirituels qui sont les plus redoutables puisqu’ils s’attaquent à ce qui est, en nous, le plus précieux.
Père Roger Khalil