L’hôpital peut être un lieu de joie et de paix, à nous de l’investir…
La solitude à l’hôpital Corentin Celton prend des formes bien différentes, selon l’histoire des personnes : solitude du grand âge parce que l’on n’a plus ni famille, ni amis, trop éloignés, trop âgés pour venir ou déjà morts.. Solitude du handicap, vue, ouïe, paralysie. Solitude des personnes à l’histoire familiale brisée, solitude de ceux qui n’ont investi que sur l’avoir, oubliant de cultiver les relations humaines et le don de soi. Solitude de la maladie psychique. Solitude de celui dont la mémoire a flanché. Solitude de celui ou celle qui va mourir : on lui cache l’imminence du passage, on a peur de lui faire peur ! Alors, dans cet univers de souffrance morale et physique plus de bonheur possible, plus de joie ?
Nous avons au contraire la conviction que le soin apporté à chacun, et en particulier le soin spirituel est prodigieusement réparateur : mieux, ce soin restaure dans sa dignité d’être humain celui qui doute et désespère.
Semaine après semaine, chaque bénévole réconforte, écoute, prie, offre à Dieu cette souffrance que Jésus a sanctifiée une fois pour toutes. Dans la foi et l’espérance, nous accompagnons avec le Christ qui nous précède dans chaque chambre l’humanité blessée par le péché, la maladie et quand cela est possible, nous accompagnons les derniers moments du mourant. Quand la mort se profile, il y a un temps privilégié pour la réconciliation avec soi-même, avec sa famille, ceux que l’on aime et qu’on va laisser, avec Dieu qui attend notre oui. Moment d’ultime liberté qu’il ne faut jamais escamoter tant il est riche, intense et même d’une joie profonde : moment que nous chrétiens devons accepter dans un dernier Fiat, sans crainte et sans regret. La pire des solitudes, à l’hôpital ou ailleurs est celle de l’enfermement volontaire, celle du péché, celle d’une vie sans amour, sans attention à l’autre, sans pardon.
Ainsi, chaque membre de l’équipe, semaine après semaine, écoute, réconforte, partage, propose s’il y a lieu un temps de prière, la participation à la messe du samedi, la rencontre avec un prêtre, le sacrement des malades ou de réconciliation. Nous échangeons avec les soignants qui orientent aussi nos visites vers telle ou telle personne. Une fois par mois, nous nous réunissons pour prier, partager nos joies et nos peines, nos difficultés. D’autres bénévoles assurent chaque samedi l’accompagnement à la messe de 16h30.
Nous échangeons avec nos frères protestants également présents dans l’hôpital, nous participons à des formations régulièrement proposées par le diocèse et nous essayons de tisser des liens avec les autres établissements de santé de la ville.
Ce service, au nom du Seigneur, est pour nous une grâce. Donner du temps, de l’énergie nous aide à nous décentrer de nous-mêmes pour nous attacher au Christ Sauveur. L’hôpital peut être un lieu de joie et de paix, à nous de l’investir…