Cette semaine, nous sommes entrés dans le temps de l’Avent.
Avant de recevoir notre Sauveur, ce Dieu si grand qui se rend pourtant si petit par Amour pour nous, voici que nous sommes invités à mettre quatre petites semaines à profit pour relire nos vies, pour prier, afin de mieux aimer.
Au cœur de ce mouvement, la messe et l’Eucharistie prennent une place non-négligeables. Car l’Eucharistie est source et sommet de la vie de l’Eglise. Elles nous permettent de découvrir le Christ au travers des autres, en communauté, de le recevoir au plus intime de nous-mêmes.
Cependant, pour que nos célébrations puissent demeurer audibles et pertinentes pour un temps donné, il est parfois nécessaire d’en affiner les traductions, de l’hébreu au grec, du grec au latin, du latin au français.
Et c’est bien cette exigence de la langue qui conduisit, il y a déjà de nombreuses années, les évêques francophones à retravailler le missel. Et alors que nous nous préparions à recevoir notre Sauveur tant attendu, nous avons finalement reçus il y a quelques semaines, cette nouvelle traduction que nous n’attendions plus.
Et si, pour notre paroisse, la décision fut prise d’attendre le nouvel an pour prier avec ces nouvelles formules, peut-être pourrions-nous déjà mettre à profit le temps de l’Avent pour disposer nos cœurs à mieux les recevoir. Ainsi, dépassant les automatismes habituels de nos répons, nous pourrons vraiment rendre à nos prières toute la beauté de leur éclat.
Chaque semaine de l’Avent, je vous écrirai un petit édito pour nous permettre de mieux comprendre les formulations nouvelles de nos réponses au prêtre, en m’inspirant notamment de petites aides que vous retrouverez notamment sur Aleteia ou dans les articles du site de notre diocèse.
Ainsi dans les rites initiaux de la célébration de la messe, voici déjà quelques petits changements :
* Au début de la célébration, le prêtre accueille les fidèles en leur souhaitant la présence du Ressuscité. La nouvelle traduction souligne cela en utilisant le mot «Christ ». « La grâce de Jésus, le Christ, notre Seigneur, l’amour de Dieu le Père, et la communion de l’Esprit Saint soient toujours avec vous ».
* Ensuite, comme vous le savez nous prenons un petit temps pour reconnaître nos faiblesses et nos fautes devant le Christ. Nous avons besoin de lui. Le prêtre, donne alors à l’assemblée une absolution, une remise de nos dettes, afin que nous puissions recevoir l’Eucharistie d’un cœur léger. Ce rite pénitentiel démarre désormais avec la mention « Frères et sœurs ». Il s’agit d’un ajout par rapport à la version latine, qui s’ancre dans une tradition plus anciennes que l’on retrouve dans la formule « Memento, Domine, famulorum famularumque tuarum » (« Souviens-toi, Seigneur, de tes serviteurs et de tes servantes ») dans la prière eucharistique I du missel romain d’avant 1970.
« Nous avons péché » remplace « nous sommes pécheurs », l’accent est donc mis sur l’acte plus que sur la personne. La Vierge Marie gagne le vocable de bienheureuse.
« Frères et sœurs, préparons-nous à célébrer le mystère de l’eucharistie, en reconnaissant que nous avons péché. »
« Je confesse à Dieu tout-puissant, Je reconnais devant vous, frères et sœurs, que j’ai péché en pensée, en parole, par action et par omission. Oui, j’ai vraiment péché. C’est pourquoi je supplie la bienheureuse Vierge Marie, les anges et tous les saints, et vous aussi, frères et sœurs, de prier pour moi le Seigneur notre Dieu. »
Père Louis Mathieu