Le spectre de notre vie intérieure est très large. Nous pouvons être une personne découragée, perdue dans ce monde, mais d’autre part, nous pouvons être en état tellement spirituel qu’il semblera que nous avons déjà un pied dans le Royaume des Cieux.
Malheureusement, nous perdons parfois de manière invisible ce que le Seigneur nous a donné, cette première grâce que nous avons ressentie un jour et qui nous a amenés sur des routes tout à fait autres de ce monde. Nous commençons alors à nous embrouiller, à essayer de trouver une issue… Il nous semble parfois que le problème est quelque part hors de nous, que les circonstances se sont formées ainsi. Mais en fait, il est très important de regarder dans son cœur, de chercher à rencontrer Dieu. Si cette rencontre a lieu à nouveau et que nous ressentons que Dieu est près de nous, nous verrons tous les problèmes extérieurs dans une autre lumière. Peut-être qu’ils ne seront pas résolus aujourd’hui de la façon que nous le souhaitons et qu’ils causeront quelques incommodités, mais tout de même, ils ne seront pas si graves au point de nous ennuyer énormément. Nous verrons alors que la vie est à l’intérieur de nous.
Ainsi, faisons nos efforts pour trouver Dieu. Chaque célébration de l’office Divin, chaque prière, chaque participation aux sacrements nous donnent la possibilité pour cela. Peut-être qu’aujourd’hui, le miracle de la résurrection ne s’est pas produit avec nous et que nous nous trouvons pour le moment en état d’hibernation, mais il est possible que demain ou bien quelque temps après, ce miracle ait lieu également dans notre âme. Et voici que nous devons vivre dans l’attente de ce miracle. Cette attente-même change beaucoup.
Vous savez, il s’avère que les bourgeons sur les arbres apparaissent non pas au printemps, mais en automne, pratiquement au temps où les dernières feuilles tombent. Ils sont faibles en cette période, mais ils ont déjà la vie. Ils attendent que l’air soit réchauffé par le soleil pour pouvoir éclore. Notre âme ressemble à une branche gelée. Elle peut elle-aussi fleurir et apporter des fruits. Nous devons donc attendre que le soleil de l’amour de Dieu vienne, ne pas nous désespérer, ne pas nous décourager, rester à l’église. Quand le soleil viendra, et il viendra obligatoirement, on sera comme un joli bouquet.
P Roger