“Cher Roger, chers amis, quelle joie de célébrer le Jubilé de l’église Saint-Benoît, un bâtiment certes mais surtout une communauté vivante, Saint-Benoît et Notre-Dame des Pauvres, variée, qui se tourne vers son Seigneur et lui remet tout.
Deux jours de fête, de rencontres, de prières !
Dans ce contexte, l’évangile de ce premier dimanche de l’avent peut nous paraître peu adapté à la joie qui est la nôtre, et pourtant… Le Christ parle de la fin des temps, de la fin du monde avec des images de chaos, de séparation de ce qui est uni ; mais, dans cette Apocalypse, le Christ annonce la venue du Fils de l’homme, la venue du Seigneur, la venue du sauveur. Plus de peur mais la confiance que le Seigneur conduit l’histoire humaine.
- Cette venue du Fils de l’homme est déjà arrivée :
nous allons fêter Noël puis Pâques, Dieu venu sauver les hommes ; - Cette venue du Fils de l’homme arrive aujourd’hui :
le Sauveur vient à nous chaque jour, dans nos prières et nos rencontres ; - Cette venue du Fils de l’homme est attendue à la fin du monde,
dans ce qu’on appelle la Parousie, le retour du Christ en Gloire.
Nous le chantons au cœur de chaque messe : « Nous proclamons ta mort, Seigneur Jésus, nous célébrons ta résurrection, nous attendons ta venue dans la Gloire ». Passé, présent et futur, Dieu est là, il vient guérir, pardonner, réconforter.
Le Christ nous parle de la fin du monde : reconnaissons que cela nous semble bien loin et qu’aucun d’entre nous n’imagine la vivre, même si on nous alerte sur la fin possible de certaines ressources.
Si la fin du monde nous semble lointaine, nous avons en revanche à vivre fréquemment la fin d’un monde. Dans l’histoire de l’humanité, cela s’est déjà réalisé à plusieurs reprises, on peut penser à la révolution agricole, à la révolution industrielle et aujourd’hui à la révolution numérique. Quitter un monde pour un autre. Dans notre propre vie personnelle, nous avons à quitter un monde pour un nouveau : passage de l’enfance à l’adolescence puis à l’âge adulte ; cela peut se vivre aussi dans un projet auquel il nous faut renoncer ou encore lors d’une épreuve, d’une maladie, d’un décès. Vous savez, quand on dit que cela ne sera plus jamais comme avant.
Chers amis, quand tout semble s’effondrer, Dieu offre une création nouvelle et la joie des commencements. Dans ces passages, il s’agit de regarder le Fils de l’homme venir. Là est notre foi et notre espérance. Le matin de Pâques se renouvelle.
Depuis des siècles, la communauté chrétienne installée ici en vit et en témoigne.
Je retiens, dans l’histoire prestigieuse de la paroisse, trois évènements : la fondation d’une abbaye de Bénédictines, témoignage de prière et de travail, la construction d’un lieu de repos pour des prêtres de Saint François de Sales, témoignage de charité pour les plus fragiles, beaucoup d’entre eux seront martyrs à la Révolution, témoignage de fidélité et de vie donnée jusqu’au bout.
Prière, travail, charité, témoignage ; aujourd’hui le pôle Saint-Benoît et Notre-Dame des Pauvres, les prêtres et diacre, les laïcs engagés dans un service paroissial ou hors de la paroisse, vous continuez à porter l’Espérance et la Joie de Dieu. Comme Saint Paul nous le rappelle, nous avons revêtu le Christ par notre baptême, nous portons le vêtement de lumière qui nous donne de vivre de l’Esprit Saint.
Pour conclure, c’est bien une nouvelle page de sainteté qu’il s’agit d’écrire : écouter et faire la volonté de Dieu qui marche avec nous. Demandons à Saint Benoît de rester éveillé aux besoins d’aujourd’hui et de renouveler notre désir de vivre et témoigner de l’amour de Dieu. Amen”.
Père Hugues de Woillemont, vicaire général