Dimanche dernier, sur le coup de 9 heures du matin, des nuages menaçants envahissaient le ciel d’Issy-les-Moulineaux, promesse de belles averses. La sagesse aurait commandé de renoncer à organiser la fête de rentrée du pôle BEL dans le parc Saint-Jean-Paul II. Nous avons passé outre, préférant faire confiance. A 11 heures, le soleil était au rendez-vous, un soleil timide souvent recouvert par les nuages, qui nous a permis de vivre un beau moment de rassemblement liturgique et fraternel offert à ceux qui, comme on dit maintenant, étaient en présentiel, c’est-à-dire foulaient la pelouse du parc et à ceux qui étaient en distanciel, vivant l’événement grâce à la retransmission télévisée sur la chaîne You Tube du pôle BEL.
Je trouve ce démarrage d’année symbolique. C’est peu dire que des nuages menaçants envahissent notre horizon, pouvant provoquer des réactions d’angoisse paralysante. On cherche avant tout à se protéger, à protéger ses proches, habité par une inquiétude qui empêche de s’engager dans l’avenir avec détermination. Notre rassemblement réussi de dimanche dernier doit nous encourager à vivre ce début d’année dans la confiance. Certes l’image ne doit pas être trop sollicitée, au risque de verser dans un optimisme béat qui serait irresponsable. Contrairement à dimanche matin, au cours de cette nouvelle année, des nuages vont crever déversant sur nous des averses faites d’épreuves terribles: pertes d’emploi, maladies graves pouvant conduire au départ vers la maison du Père, difficultés familiales… L’image du soleil brillant timidement sur le parc Saint-Jean-Paul II nous enseigne la confiance. Nous devons être habités par la conviction que Dieu sera toujours avec nous, que, quoi qu’il nous arrive comme épreuves, il ne nous laissera jamais tomber.
Plutôt que de redouter frileusement un avenir sombre, engageons-nous résolument. Les nouvelles pauvretés que la crise économique va générer demanderont à notre générosité de se faire plus inventive, nos liens fraternels dont nos communautés sont tissées devront se renforcer et surtout inclure ceux qui en sont restés aux marges pour que ceux qui prendront de plein fouet la tempête puissent y faire face car ils se sentiront soutenus par leurs frères et sœurs dans la foi, la confiance que nous plaçons en l’amour de Dieu doit être nourrie sinon elle disparaîtra à la première difficulté rencontrée. Nourrir sa foi en Dieu passe par une fréquentation plus assidue de sa Parole, par des moments plus longs de recueillement et d’adoration, par la réception des sacrements offerts par l’Eglise.
Père Jacques Mevel, Curé des paroisses de St-Bruno, St-Etienne, Ste-Lucie