Du 15 au 18 novembre, j’ai eu la joie de participer à la rencontre, à Lyon, des délégués à l’unité des chrétiens de France : catholiques, orthodoxes et protestants. Les coprésidents du Conseil d’Eglises chrétiennes en France (CECEF) étaient présents : Mgr Eric de Moulins-Beaufort, pour les évêques catholiques, Mgr Dimitrios, pour les évêques orthodoxes, M. François Clavairoly, pour la Fédération protestante.
Cette rencontre a été riche, par la qualité des échanges qui ont eu lieu sur le thème de l’Ecriture, et de sa réception dans les différentes traditions.
Ce mot de « tradition » a longtemps été un sujet de discorde, car catholiques et orthodoxes s’y réfèrent souvent (1) alors qu’il est suspect pour les protestants. Martin Luther a affirmé « sola scriptura, » signifiant que l’Eglise doit s’appuyer uniquement sur l’Ecriture pour décider de ce qu’elle vit et transmet. Mais aujourd’hui, il est devenu clair pour tous que, si l’Ecriture est notre référence première, elle est toujours reçue dans une tradition. D’ailleurs, chaque livre de la Bible porte lui-même des traces de la tradition dans laquelle il a été écrit.
La rencontre de Lyon a été pour moi beaucoup plus que l’affirmation de convictions partagées. Chaque fois que nous avons su nous écouter les uns les autres, sous l’inspiration de l’Esprit Saint, les lignes ont bougé ! Nous avons pratiqué un « œcumenisme réceptif » c’est-à-dire que nous avons su découvrir les richesses de nos différentes confessions chrétiennes ; nous avons su aussi partager les difficultés de nos communautés. Nous l’avons fait en confiance.
Finalement, cette rencontre était vraiment synodale, dans le sens qu’a indiqué le pape François : faire route ensemble !
Alain Conchon, diacre
délégué diocésain pour l’unité des chrétiens
(1) La Tradition Sacrée transmet dans son intégrité aux successeurs des Apôtres la parole de Dieu (Dei Verbum §9 – concile Vatican II)