Radio Notre-Dame a donné la parole, la semaine passée, à un jeune prêtre Français des Missions Etrangères en service depuis trois ans en Thaïlande.Quand il est questionné sur ce qui le surprend quand il revient en France, il dit : « là-bas les catholiques représentent moins de 1% de la population ; mais eux, ils sont très fiers d’être catholiques. »
D’où la question : nous qui sommes infiniment plus présents dans le paysage national, pourquoi sommes nous si nombreux à renoncer à être fiers ? Et plus encore : pourquoi en France, la honte et l’expiation sont devenues la matière courante de la communication entre l’Église et la société ? Il y a une vision de l’histoire politique et conquérante ; il y a le présent des crimes sexuels ; quant au futur, dire une espérance chrétienne pour le monde nous trouve souvent mal à l’aise.
Mais ce que nous fêtons ce dimanche permet de reprendre pied, de retrouver notre assise dans cette glissade désolante : nous faisons état du même baptême qui rend un Thaï, ou tout autre humain, fier d’être catholique.
La voix venant des cieux ne dit pas « tu es meilleur que les autres et tu as des leçons à leur donner » mais « tu es mon fils bien-aimé ; en toi je trouve ma joie ». Notre propre baptême a fait résonner cette même annonce « Tu es membre du corps du Christ et tu participes à sa dignité »
Notre fierté est dans la connexion que le baptême a établi en nous avec la source de de tout amour, de tout bien et de toute beauté. Et c’est une connexion qui nous met en réseau avec les hommes de bonne volonté, les chercheurs de paix. C‘est notre dignité de baptisés.
Yves Le Corre, diacre